SageGlass tisse sa toile sur le marché européen
La filiale de Saint-Gobain spécialisée dans le vitrage électrochrome creuse sa différence grâce à l’innovation, et notamment son nouveau produit Harmony. Une décision devrait être prise cette année concernant l’outil productif en Europe.
Pierre Pichère
« Le vitrage électrochrome est encore souvent présenté comme une technologie d’avenir, mais il est temps de le considérer comme une technologie d’aujourd’hui », explique Stéphane Auvray, directeur des ventes de SageGlass France. Depuis son intégration dans le groupe Saint-Gobain en 2012, la jeune entreprise américaine a travaillé le développement de ses produits. « Nos premiers chantiers en France datent de début 2017 », poursuit Stéphane Auvray. Une quarantaine de références actives appuient le discours de la marque.
Tout juste quatre ans après le démarrage effectif, l’entreprise ne lâche pour autant pas sur l’innovation. SageGlass lance en effet Harmony, un vitrage qui supprime l’effet de bandes lorsque l’utilisateur choisit de teinter différemment des zones, en fonction de l’ensoleillement. Une continuité visuelle est ainsi permise, augmentant le confort intérieur et l’unité architecturale. Deux arguments de poids pour un fabricant qui entend convaincre la maîtrise d’œuvre, parfois plus réticente que la maîtrise d’ouvrage, convaincue par les arguments de confort autant que d’économies, particulièrement nettes sur le poste climatisation (de l’ordre de 15 %, selon le fabricant).
Convaincre
Ainsi, la chaîne de distribution Lidl s’est montrée séduite par SageGlass. Une centaine de magasins en sont déjà équipés en Allemagne, et l’aventure continue. Le confort thermique, acoustique et visuel apporté par le vitrage électrochrome améliore le confort de travail, et donc l’image employeur. Sans compter qu’en supprimant l’effet d’éblouissement aux caisses, l’enseigne peut les rapprocher des vitres et ainsi optimiser sa surface de vente. Les aéroports s’y intéressent, de même que les établissements de santé, autant de lieux sensibles au confort. A chaque fois, SageGlass soigne l’ensemble de la chaîne, avec une attention particulière portée aux entreprises de mise en œuvre. « Il peut y avoir une résistance sur la technicité du produit, mais souvent ces entreprises, après le premier chantier, deviennent nos meilleurs ambassadeurs », poursuit Stéphane Auvray. Le gain de temps lié à l’absence de protections solaires intéresse les entreprises, structurellement en déficit de main-d’œuvre et en quête de gains de productivité. Un axe dans la droite ligne de la stratégie du groupe Saint-Gobain, et qu’un DTA délivré par le CSTB est venu conforter fin 2018.
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Partenariats
En parallèle, SageGlass travaille ses partenariats avec des industriels de la menuiserie. Ainsi, le vérandaliste Akena a trouvé son intérêt en proposant ce vitrage à ses clients. Un plus dans un volume où la surchauffe et l’éblouissement sont monnaie courante. « Nous collaborons aussi avec Schüco et Velux Modular System, détaille Francis Cholley, responsable SageGlass pour l’Europe et le Moyen-Orient. Alors que les projets sont très consommateurs de temps, notamment pour la commercialisation, les grands comptes nécessitent un investissement en début de relation, puis ils assurent eux-mêmes l’effort de commercialisation. Nous visons un équilibre entre les deux. »
Production
Un outil de production en Europe, annoncé depuis plusieurs mois mais retardé à cause de la pandémie, aidera SageGlass à mieux accompagner ses clients, en réduisant les délais de livraison.
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« Une décision sera prise dans le courant de l’année 2021, détaille Francis Cholley, en fonction de plusieurs critères : la proximité avec nos usines de vitrage, un emplacement logistique proche de la France, de l’Allemagne et de la Suisse, et un endroit attractif en termes de coûts de la main-d’œuvre. » Un triangle magique dont le résultat devrait être connu prochainement.
Un fonctionnement proche d’une pile
Le vitrage électrochrome fonctionne à la façon d’une batterie au lithium. Lorsque le courant passe, il abaisse le coefficient de transmission lumineuse et le facteur solaire. Lorsqu’il cesse de passer, ces coefficients remontent. La transmission lumineuse peut ainsi être abaissée à 1 %, et le facteur solaire à 3 %. Ces vitrages remplacent donc les protections solaires, avec une plus grande souplesse puisque la protection peut être appliquée de façon différenciée sur des zones, lesquelles peuvent changer au fil des saisons.
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